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VIVONS TOUGAN

Édition 05 : 21 Décembre, 2013,

 

 

                   Le projet Vivons Tougan et la sécurité alimentaire.

 

La société porte atteinte au fondement écologique de son propre système alimentaire” (Alder, J. et al, Avoiding Future Famines : Strengthening the Ecological Foundation of Food Security through Sustainable Food Systems, United Nations Environment Programme (UNEP), Nairobi, Juin, 2012, ISBN 978-92-807-3261-0). Sommaire exécutif en français : Éviter les famines à l’avenir :Renforcer les fondements écologiques de la sécurité alimentaire grâce à des systèmes alimentaires durables, p. 6.  “On a besoin de 100 calories d’énergie externe (pour la plupart combustibles carbonés) pour produire 10 calories d’aliments.” (idem, version en anglais p. 8).

 

“Démocratie de la terre :  Souveraineté des semences (Beej Swaraj), Souveraineté des aliments (Anna Swaraj), Souveraineté de l’eau (Jal Swaraj) et Souveraineté de la terre (Bhu Swaraj). ” ( Site web du Mouvement Navdanya, 20 Septembre, 2011.)

 

Malgré le fait que la situation globale se soit aggravée à travers du temps et que de nouveaux facteurs soient devenus importants, les questions fondamentales relatives à la sécurité alimentaire furent traitées en détail au chapitre 5 du Report of the World Commission on Environment and Development : Our Common Future [ le rapport Brundtland ],  Nations Unies, New York 1987.

 

Ce projet incorpore les principes sur la souveraineté alimentaire dont au livre Towards Food Sovereignty : A Future without Hunger, Pimbert M., IIED, Londres, 2008 (Courtoisie IIED Londres.). Le projet établit les structures pratiques qui facilitent l’application des principes qui portent à la souveraineté alimentaire.

 

Voir aussi comment les  “Femmes fonctionnent souvent comme les amortisseurs de la souveraineté alimentaire” dans l’article  Quisumbing A. et al, Helping Women Respond to the Global Food Price Crisis,  International Food Policy Research Institute (IFPRI), Policy Brief 7, Washington,  Octobre 2008. (En anglais)

 

Pour voir les effets de la “globalisation” sur la sécurité alimentaire voir Wise T.A., The True Cost of Cheap Food, Resurgence Magazine, Édition 259, Mars/Avril 2010, Resurgence Trust, Bideford, 2010. L’auteur arrive à la conclusion que :

 

“Les sociétés sont tenues à établir leurs mêmes valeurs humaines. Elles ne devraient pas transférer cette tâche au marché. Quelques choses qui nous sont essentielles, telles nos terres et les aliments critiques à la vie qu’elles produisent, ne peuvent pas constituer l’objet de guerres de prix.” (Traduction de l’anglais par T.E.Manning).

 

Pour les effets du vol des terres agricoles lisez:  Odeny E. et al (eds), Landgrabbing in Kenya and Mozambique, Food First Information and Action Network (FIAN), Heidelberg, Avril 2010.

 

« … l’agriculture paysanne, les exploitations familiales, la pêche artisanale et les systèmes autochtones de production alimentaire, qui sont fondés sur des méthodes écologiques et des circuits de commercialisation courts, sont les moyens de parvenir à des systèmes alimentaires durables, sains et capables d’améliorer les conditions de vie » ;  Il est temps de proscrire l’accaparement des terres, pas question de le rendre responsable,  GRAIN, Barcelona (Spain) and Los Baños (Philippines), 17 April, 2011.

 

Pour lire une mise à jour récente de la  situation mondiale relative à la souveraineté alimentaire voir  Ho. M, Biofuels and World Hunger, Institute of Science in Society (ISIS), Londres, Novembre 2010. Pour voir les effets  de l’utilisation de maïs (génétiquement modifié) pour la préparation d’éthanol sur les prix des aliments importés dans les pays en voie de développement voir T.A.Wise, The Cost to Developing Countries  of U.S. Corn Ethanol Expansion, Global Development and Environment Institute, Tufts University, Working Paper 12-02,  Medford, Octobre, 2012.

 

Pour un rapport sur les pertes le long de la chaîne alimentaire  voir Lundkvist J. et al, Saving Water : From Field to Fork - Curbing  Losses and Wastage in the Food Chain. Stockholm International Water  Institute (SIWI), SIWI Brief,  Stockholm, 2008. Le rapport semble plutôt  favorable au secteur industriel, avec une évaluation positive de la Révolution Verte et un appel à l’initiative industrielle (Davos). Il indique toutefois une perte alimentaire du 50% à partir des champs jusqu’à la fourchette (Fig. 7, p.22, citée de Smil (2000)  Feed the World : A Challenge for the Twenty-First Century, MIT Press, Cambridge MA, 2000. ] Le rapport indique une exigence en eau de 0.5m3 par 100 Kcal d’alimentation consommable à base végétale, et de 4m3  par 100 Kcal d’alimentation d’origine animale (cette dernière représentante  une exigence de 5-10 tonnes d’eau par kg d’alimentation).  La  Fig. 3 à la p. 12 indique des exigences en eau pour la consommation alimentaire de jusqu’à 6.5m3 par jour dans les pays industrialises et entre 1 et 2 m3 dans les pays en développement.

 

La spéculation internationale sur les dérivatives relatives aux aliments primaires est décrite par Knaup, J. et al dans  Der Spiegel Online International du 09 Janvier, 2011. L’article est divisé en quatre sections:

 

How Global Investors Make Money out of Hunger (Part 1).

Every Bubble Needs a Story. (Part 2).

Number of Speculators will Continue to Grow. (Part 3).

“It’s the Government’s Responsibility to Feed the People.” (Part 4).

 

Plus d’informations sur la spéculation sur les aliments primaires se trouvent dans Schutter, O. : Food Commodities Speculation and Food Price Crises : Regulation to reduce the risk of price volatility, Rapporteur special des Nations Unies sur le droit à l’alimentation Briefing Note 02, New York, Septembre, 2010. (Le document contient une liste détaillée de références à propos de ce sujet.)   

 

« Des données édifiantes en apparence révèlent des rendements moyens pour les céréales inférieurs à deux tonnes par hectare sur les petites exploitations en Afrique, contre un moyenne mondiale deux fois plus élevée. Mais les petites exploitations ont souvent des rendements faibles précisément parce qu’elles utilisent les facteurs de production avec davantage de parcimonie. En Afrique, les petites exploitations utilisent très peu d’engrais, environ un dix-huitième des doses utilisées en Inde, par exemple. Elles préfèrent la main-d’oeuvre au capital, et moins de 5 % des surfaces cultivées sont irriguées. De plus, les petits exploitants ne peuvent que rêver des subventions faramineuses dont bénéficient les exploitations à grande échelle. La prise en compte de ces autres facteurs dans le calcul de la productivité réduit considérablement cet écart. En d’autres termes : si les petits exploitants disposaient des intrants, de l’irrigation et des subventions dont bénéficient les grandes exploitations, les choses seraient tout autres. C’est pourquoi les études axées sur le rendement plutôt que sur la productivité totale révèlent que les petites exploitations sont plus efficaces. (Bailey, R., Cultiver un avenir meilleur – La justice alimentaire dans un monde aux ressources limitées., Oxfam International, Londre, Juillet 2011, p. 48).

 

Le projet Vivons Tougan couvre plusieurs aspects liés à l'agriculture, tels, par exemple, la gestion des terres communes; le recyclage des déchets; la production locale pour la consommation locale; la production de biomasse pour les foyers. Ils ne prévoient pas expressément les activités pastorales. Toutefois, le pastoralisme comme il est décrit par I.Köhler-Rollefson’s dans Capitalising on pastoralism to feed people and achieve livestock sector sustainability (League for Pastoral Peoples and Endogenous Livestock Development, Ober-Ramstadt, Mars 2013 ) est compatible avec les principes du développement intégré.

 

Le projet Vivons Tougan facilite une production locale à consommation locale. Il parte du concept d'une première obligation des habitants à s'assurer eux-mêmes, à travers de leurs efforts propres, une bonne qualité de vie pour tous dans leur Commune. Les dimensions "anthropologiques" du projet, avec son premier niveau à 200-300 personnes; son deuxième niveau à 1500 personnes; et son troisième niveau à 76.000 personnes sont telles de permettre une diversification et spécialisation importante de la production. À travers les pépinières et les banques de semences établies, cherche-t-on de multiplier le choix de produits disponibles, à commencer de ceux traditionnels au niveau local, à poursuivre avec la climatisation et l'introduction écologiquement responsable de sortes plus "exotiques".

 

L'introduction du système local d’échanges permettra aux agriculteurs de se libérer des pressions économiques saisonnières. On les permettra d'accumuler des débits exprimés en unités locales pour l'achat (local) de semences et pour survivre pendant la saison de croissance, selon le rythme naturel de leurs activités. Le système des microcrédits sans intérêts leur permettra, cas échéant, d'acheter des semences contre de l'argent formel. Dans ce dernier cas, doit-on prévoir la vente d'une part de la production pour de la monnaie formelle hors de la Commune de Tougan pour que l'agriculteur puisse rembourser son microcrédit.  

     

En mettant l'accent sur la production ménagère et locale particulière et coopérative pour la consommation ménagère et locale, et sur l'exploitation des structures financières créées à ce but,  le projet tende à exercer des influences contre les activités de monoculture sur grande échelle. Le projet est formellement apolitique mais il ne donnera aucun support direct ou indirect aux activités agricoles industrielles; ni à l'importation dans la Commune de Tougan des engrais, source de fuites financières importantes. Il cherchera à y fournir des activités alternatives y compris le recyclage au 100% des déchets.          

 

La gestion des terres communes.

 

La structure du système local d’échanges établi permettra la formation d'une "classe" ou "groupe" propriétaire de chaque bien commun, meuble ou immeuble que ce soit. Par exemple, les bénéfices produits d'une terre commune utilisée par des pasteurs nomades, ou les revenus de la vente de bois produit sur un terrain commun peuvent être divisés (sujet toujours aux décisions prises des responsables) à niveau individuel entre les membres des groupes en question. Par contre, les frais de gestion des terres et choses communes peuvent être distribués entre toutes les personnes qui font partie du groupe propriétaire. En principe, les terres communes deviendront ou resteront inaliénables. De même, sujet toujours à  la loi du Burkina Faso, les droits relatifs à la production minérale. Par exemple les gisements de gypse ou d'anhydrite se trouvant sur des terres de la commune deviendront propriété des villages/ commissions réservoir/ commissions intermédiaire où les gisements se trouvent. Ils seront gérés par les groupes mêmes. Enfin, les structures créées du projet facilitent l'administration formelle de la gestion des possessions traditionnelles sans en modifier directement les droits qui y sont liés.

 

Les structures de recyclage des déchets.

 

Les structures prévues pour le recyclage des déchets, en ce qui concerne les urines et les fèces, prévoient activités au niveau de l’agriculture traditionnelle et au niveau des ménages. Dans les villages les plus grands, s'agit-il en effet d'une sorte de agriculture urbaine. But prioritaire est le recyclage sur site, là où possible, de 10,5 litres d'urine par jour (par famille de 7 personnes) mêlés avec 105 litres d'eaux grises filtrées. En général cela suffit pour  des jardins verticaux ou des jardins sur les toits; ou des jardins à côté des maisons et à pour assurer aux ménages une bonne partie  (si non toutes) de leurs exigences alimentaires. On prévoit aussi une option de la récolte des urines et des eaux grises dans le cadre du système local d’échanges SEL-LETS établi du projet. Les déchets récoltés seront utilisés pour des petites cultures de maraîchage tout près des villages. Les systèmes de récolte seront locaux - au niveau des 288 commissions réservoir. Les fèces sont compostés sur site au niveau des ménages. Une fois correctement compostés (voir structures de recyclage des urines, de l'excréta et des ordures solides (assainissement) peuvent-ils être, sans aucun risque à la santé, utilisés pour conditionner les terres des jardins ménagers, ou bien récoltés et utilisés aux niveau des jardins maraîchages. Il s'agit d'une brouette de matériel composté par personne par an. 

 

Toutes ces opérations ont lieu dans le cadre du système SEL -LETS. On aurait déjà procédé à l'achat des équipements qui ne sont pas disponibles localement à travers des microcrédits sans intérêts obtenus auprès du fonds spécial prévu au bilan. Par principe les équipements adoptés ne devraient pas demander l'utilisation d'énergie importée (électricité, diesel, essence etc.) et les distances de transport devraient être les plus courtes possibles.

 

L’utilisation du compost d’excréta.

 

L’excréta est composté sans l’addition d’aucune matière nouvelle, sur une période la plus longue possible, au moins pendant 12 mois. Il se transforme en un compost parfaitement sain de bonne qualité à utiliser pour le conditionnement de la terre. Il peut être ajouté à la terre du jardin ménager ou bien  à celle d’un jardin vertical s’il y en a.  En présence de problèmes de nature culturelle liés à son recyclage sur lieu, peut-il être récolté dans le cadre du système de monnaie locale et emporté pour utilisation de la part des agriculteurs. Il s’agit d’une brouette de matériel composté par personne par an. Il s’agit du mouvement de peu de matériel sans aucun risque pour la santé des habitants, et sans aucun risque de contamination des eaux.

  

L’utilisation des urines et la sécurité alimentaire.

 

Les réservoirs à urine doivent être vidés systématiquement. L'urine est un produit de valeur importante comme fertilisant, et son utilisation directe peut porter au redoublement de la production d'un jardin. Avec un peu de chaux ou sciure ou équivalent ajouté de temps en temps à l'urine et le tout dilué une part à 10 parts d'eau (ou des eaux usées!!) l'urine peut être utilisée directement pour l'arrosage des jardins des ménages.

 

Les toilettes ou san-plats incorporeront une division permettant la séparation de l'urine et de l'excréta. Un urinoir sera fourni à utilisation des hommes et des garçons. De petites quantités d'eau qui entrent dans les réservoirs à urine cause les pratiques de lavage personnel et de lavage des urinoirs ne sont pas du tout nocives au système.

 

Le recyclage des urines peut être couplé à celui des eaux usées. Il n'est pas du tout nécessaire en effet d'ajouter de l'eau propre aux urines. Les eaux usées (filtrées seulement pour en éliminer de leur éventuel contenu en graisses) peuvent être tranquillement ajoutées à l'urine et recyclées au niveau des ménages. Les ménages n'ayant pas de jardin, dont l'habitation est dotée d'un toit plat, peuvent y installer de jardins verticaux faits en composites de gypse afin qu'ils puissent effectuer le recyclage de leurs urines et eaux usées tout en augmentant leur productivité avec la culture d'une partie de leurs exigences alimentaires.

 

Les usagers qui ne peuvent pas ou ne veulent pas disposer eux-mêmes de leur urine pourront demander aux opérateurs de le faire dans les cadres du système local  SEL -LETS.

 

Il s’agit de 1,5 litres d’urines par personne par jour. Mélangé avec au moins 10 parts d’eaux grises, s’agit-il donc de 16,5 litres par personne d’engrais par jour, soit 115,5 litres par famille de sept personnes.

 

Dans la pratique, fait-on un mélange des urines avec toutes les eaux grises produites au niveau des ménages pour un total de 150 litres par ménage par jour environ.

 

Comme engrais, les urines suffisent au traitement de 400 m2 de jardin par personne, ou bien 2800 m2 par famille de 7 personnes. Dans la pratique, leur utilisation sera plus intensive à  cause de manque d’espace auprès des ménages. La superficie disponible pour les jardins ménagers sera souvent bien plus réduite. En tout cas serait-elle suffisante pour la production de produits alimentaires  nécessaires à la survie des familles.

 

Les réservoirs à eaux usées.

 

Il s'agit de réservoirs (normalement en composites de gypse) placés à côté des habitations pour faire la récolte des eaux usées de cuisine, d'hygiène personnelle, et des activités ménagères en général. Comme on a déjà dit, dix parts d'eau à une part d'urine permettent le recyclage de l'urine (et des eaux usées) au niveau des ménages.

 

Naturellement les eaux usées peuvent être directement et séparément utilisées pour l'arrosage des jardins ménagers. Les eaux contenant des graisses (graisses animales ou bien huiles de cuisine) devront passer par un simple filtre. Les solides ainsi filtrés sont stockés dans des récipients à compostage organique ci-dessus décrits. L'élimination des graisses est importante à long terme car elles peuvent peu à peu  freiner le procès d'aération des terres du jardin.

 

Les récipients utilisés pour les eaux usées doivent être hermétiquement fermés contre l'entrée d'animaux et d'insectes. Ils doivent être vidés très régulièrement, si possible au moins une fois par jour. Au cas de la formation d'odeurs faut-on procéder à leur lavage.

 

Les usagers qui ne peuvent pas ou ne veulent pas disposer eux-mêmes de leurs eaux usées pourront demander aux opérateurs de le faire dans le cadre des systèmes locaux SEL -LETS.

 

Récipients de compostage pour les autres solides organiques ménagers.

 

Les autres ordures organiques ménagères se composent en générale de celles de cuisine et des restes alimentaires. Elles peuvent donner lieu à des odeurs désagréables, et, jetées sans discrimination à l'ouvert comme actuellement a lieu systématiquement dans la zone du projet, constituent une menace continue à la santé des habitants, augmentant en même temps le risque porté par animaux et insectes porteurs de maladies.

 

Ils y ont plusieurs manières d'en effectuer le recyclage de façon constructive. Ce problème se présente d'ailleurs dans tous les pays du monde.

 

La meilleure manière en est de tenir des animaux telles les poules, les chèvres, ou, religion permettant, les porcs, capables à recycler les restes en oeufs, viande, et lait. Par exemple, une poule consomme tous les restes de cuisine d'un ménage entier. Puisque nos communautés au niveau de la commission réservoir comptent 40 familles environs, il est possible de créer une récolte de la part d'un membre/ménage dans chaque localité, qui tiendra les animaux nécessaires au recyclage, en créant une activité productive tout en éliminant un problème sérieux. La récolte des restes une ou même deux fois par jour pourrait ajouter une deuxième source de revenu (exprimé toujours dans la monnaie locale SEL -LETS) pour celle/celui qui se chargera de la faire.

 

Les restes de cuisine peuvent aussi être recyclés au niveau de ménage par moyens d'un compostage aérobic dans un récipient approprié à fournir dans le cadre des systèmes de monnaies locales SEL -LETS.

 

Les restes sont mélangés avec de la terre, et une fois qu'ils se seront réduits à terre, ils peuvent être ajoutés aux jardins ou bien récoltés par les opérateurs SEL -LETS. Naturellement, ces restes peuvent aussi être retirés par les opérateurs SEL -LETS avant leur compostage. Les opérateurs pourront procéder à en faire le compostage eux-mêmes ou de les recycler à d'autres qui y pourront être intéressés.

 

Les restes de cuisine ne doivent pas être ajoutés aux réservoirs de recyclage d'excréta, car elles peuvent être déjà contaminées par des mouches ou d'autres insectes pouvant se reproduire à l'intérieur du réservoir excréta, d'où elles ne pourront plus sortir que par le trou de la toilette dès que le couvercle en est enlevé.

 

Donc, la réutilisation intelligente des restes de cuisine créera directement une valeur ajoutée importante pour l'économie locale, même pendant des temps de pénurie d’eau. Les petits animaux et la volaille ne demandent que très peu d’eau, éventuellement des eaux de cuisine filtrées. Il peuvent fournir des aliments jusqu’au moment où, aux périodes de sécheresse extrême de longue durée, il n’y a plus d’eau, même d’eau recyclée, disponible pour les tenir en vie. En dernier ressort constituent-ils eux-mêmes une ressource alimentaire à disposition des habitants en temps de crise prolongée.  

 

Système de récolte et stockage de matériel de compostage

 

Les membres individuels au niveau de chaque commission réservoir décideront sur les services dont ils auront besoin. La situation au niveau collectif de commission réservoir variera d'une localité à l'autre.

 

Les services prévus sont intensifs du point de vue de main d'œuvre nécessaire, et devraient donc porter à la création d'un bon nombre d'emplois bien rémunérés dans les monnaies locales.

 

Les systèmes de récolte, stockage et recyclage seront établis pendant des ateliers organisationnels qui auront lieu justement pour les lancer. Ceux qui s'engageront à s'occuper de ces fonctions bénéficieront de priorité pour ce qui concerne les micro -finances nécessaires à l'établissement de leurs activités, en premier lieu auprès du fonds spécial prévu à ce but, ensuite, éventuellement des fonds communs.

 

Les fossés d’infiltration.

 

La construction extensive et  systématique de fossés d’infiltration et similaire peut être mise en œuvre sous les systèmes de monnaie locale établis au cours de l’une des premières phases d’exécution de chaque projet de développement intégral. Pour des informations sur cette technologie simple voir Duveskog, D (ed), Soil and Water Conservation with a Focus on Water Harvesting and Soil Moisture Retention, Chapter 3 : Overview of water harvesting and soil retention approaches p.5-19, Farm Level Applied Research Methods for East and Southern Africa  (FARMESA),  Harare, 2003.

 

Les pépinières et la sécurité alimentaire.

 

Des pépinières pour la culture des arbres d´origine seront formées comme activités commerciales locales financées dans le cadre du système de monnaie locale et de la structure de micro -crédits mise en place du projet. Par principe, aucune monnaie formelle n’est demandée pour de telles activités. Au cas d’exigences de monnaies formelle pour l’achat de semences ou plantes de dehors la zone du projet, les initiatives se qualifieront pour des micro -crédits sans intérêts. Donc, aucune voix spécifique au bilan à couverture de telles initiatives n’est prévue.

 

Les activités se appliqueront aussi aux arbres à fruits et à huiles végétales qui seront plantés le long des sentiers entre les villages de la zone du projet, dans les places  des villages etc.  On prévoit la plantation de dizaines de milliers d’arbres. À distance de quelques années, dès que les arbres aient pu fonder  leurs racines au point de n’avoir plus dépendre d’eau de superficie pour leur survie, fournissent-ils une deuxième ressource alimentaire importante en temps de sécheresse prolongée.    

 

La banque coopérative des semences.

 

“Seeds are the first link in the food chain and the repository of life’s future evolution. As such, it is our inherent duty and responsibility to protect them and to pass them on to future generations. The growing of seed and the free exchange of seed among farmers has been the basis to maintaining biodiversity and our food security.” (Shiva, V. et al, Seed Freedom : A global Citizens’ Report, Navdanya et al, New Delhi, Octobre 2012.)

 

Le projet instituera, dans le cadre du système local d’échanges établi, des banques des semences. Les banques serviront:

au niveau prioritaire à la fourniture de semis destinés à la culture domestique et en deuxième niveau

 

a) À la réintroduction et sauvegarde de sortes de plantes locales et régionales menacées de l´extinction

b) Á la préparation et la conservation de semences pour le compte des agriculteurs.

c) Á la conservation et la réintroduction des plantes médicinales traditionnelles.

 

Technologies utiles pour la production alimentaire locale .

 

Techniques simples et durables pour intensifier la culture du riz produisent une hausse importante de la récolte n’utilisant qu’une fraction des semences nécessaires pour la culture traditionnelle et sans avoir besoin d’engrais chimique. Les concepts s’appliquent aussi à d’autres cultures communes. Pour informations voir: How to help rice plants grow better and produce more : Teach yourself and others, Association Tefy Saina, Antananarivo, Madagascar avec le Cornell International Institute for Food, Agriculture and Development, Cornell University,  Ithaca, 2000 environ, et Rabenandrasana, J., Revolution in rice intensification in Madagascar, LEISA Magazine, Vol. 15, no. 3-4, Décembre 1999, accede auprès du site web de la Agicultures Network, Wageningen, 21 Mars, 2013. Le réseau Agricultures Network (www.agriculturesnetwork.org) a dédié l’édition du Mars 2013 (Vol. 29, no. 1) de la Farming Matters Magazine à ce sujet important. Voir aussi : See also : J. Vidal,  India’s Rice Revolution, The Observer, Londres, Samedi, 16 Février, 2013, avec un vidéo bref (photographies) de présentation.

 

Quelques produits agricoles offrent des suppléments alimentaires de bonne qualité pendant toute l’année dans des conditions environnementales difficiles. Ils s’adaptent bien à la production alimentaire à main d’œuvre intensive dans le cadre des systèmes de monnaie locale établis dans chaque zone de projet.  Ils se prêtent aussi à l’exploitation sur petite échelle pour l’exportation hors d’une zone de projet.

 

Une bonne référence sur des cultures particulièrement utiles en Afrique, voir  : Stone, A. et al, Africa’s indigenous crops, Worldwatch Institute, Washington,  Janvier, 2011. Arbres à cultiver dans le cadre du projet Vivons Tougan comprennent le baobab, le caroube, le dika, l’enset, la marula, et le moringa. Quelques espèces ne sont pas fréquemment cultivés à cause de la lenteur de leur maturation. Cela ne pose aucun problème pour les projets de développement intégré.

 

La culture des arbres Moringa Oleifera est prévue dans la publication de la Worldwatch. Lisez  bien le livret  Produire et transformer les feuilles de Moringa par Saint Sauveur de, A. et al publié par  la Moringa Association of Ghana and Moringanews, Paris et Accra, Janvier 2010.  

 

Pour un deuxième exemple, lisez  J.R.Cobbinah et d’autres Snail Farming in West Africa, Agromisa Foundation, Agrodok 47, Wageningen 2008.

 

Le développement de céréales vivaces sur le moyen et plus long terme semblerait offrir une opportunité intéressante pour la mise en culture de terres marginales dans les zones de développement intégré dans les pays pauvres. On pourrait entreprendre les expérimentations avec organisations telles  The Land Institute,  Salina, (Kansas).  Des informations bien documentées sur cette technologie sont disponibles à travers l’article de Glover J.D. et al, Increased Food and Ecosystem Security via Perennial Grains ( avec dessin de support), Science Magazine, Vol. 328,  no. 5896, pp. 1638-1639, Washington, 25 Juin 2010.     

 

Pots zeer pour la conservation des aliments.

 

Les pots zeer sont des systèmes traditionnels simples de conservation des aliments originaires de l’Afrique du Nord. Ils permettent le refroidissement de produits alimentaires pendant une période brève dans la plupart des environnements.  Les aliments délicats tels le lait et la viande peuvent y être conservés pendant jusqu’à 2 jours.  Les autres aliments, selon leur caractéristiques, pour une période jusqu’à deux semaines. Dans le cadre des projets de développement intégré, les pots zeer se prêtent à la production locale utilisant des matériaux disponibles localement sans avoir besoin de fonds en monnaie formelle.

 

Pour vois une introduction générale aux équipements simples pour la conservation des aliments voir E. Rusten, Understanding Evaporative Cooling,  Volunteers in Technical Assistance (VITA), Technical Paper 35, Arlington, 1985. Ce document est publié par Peter Weir.

 

Pour voir une description  sur comment faire des pots zeer, voir The Clay Refrigerator  aux pages 15-19 du document Clay-based Technologies, de la  Practical Action, Khartoum, Sudan, Août 2007.

 

Pour voir une analysis paramétrique détaillée des pots zeer  voir Appropedia zeer pot refrigeration (design),

 

Fosses Zaï  pour les cultures dans les zones marginales.

 

Cette technologie simple ne fut introduit que récemment, au Burkina Faso. Elle constitue une manière pour réaliser des cultures dans des zones habituellement dépourvues de cette possibilité, ou bien d’y améliorer la production.

 

La technologie n’a que deux  “désavantages” :

 

1) La quantité de main d’œuvre nécessaire à sa réalisation est importante. Bien que le travail nécessaire peut varier selon la nature des sols, faut-il retenir un taux de 300 heures/home par hectare. L’entretien des fosses zaï demande à son tour beaucoup de travail. Les fosses creusées dans les sols argileux ou à contenu élevé de gravier demanderont moins d’entretien que celles faites dans les terres sableuses.

 

2.) La mécanisation en est  impossible. Les fosses sont creusées et entretenues  à main.

 

Tels “désavantages” des fosses zaï les rendent particulièrement adaptées aux projets de développement intégré.

 

Les terres arides communales peuvent créer une source de travail dans le cadre des monnaies locales établies pour les membres de la communauté restés sans travail et/ou pour ceux handicapés.

 

Puisque les fosses zaï font la récolte de l’humidité, les plantes y placées ont une résistance supérieure aux périodes de sécheresse que ne serait normalement le cas. Les fosses se préparent au cours des saisons sèches, et son prêtes à la plantation dès l’arrivée des pluies. De cette manière la saison de croissance peut être prolongée. Les champs à fosses zaï ne sont pas labourés.

 

La technique s’applique bien aussi aux projets d’afforestation et reforestation.

 

Pour détails sur les fosses zaï voir Kaboré D, and Reij C., The Emergence and Spreading of an Improved Traditional Soil and Water Conservation Practice in Burkina Faso, International Food Policy Research Institute (IFPRI), Environment and Production Technology Division, Discussion Paper 114, Washington, Février 2005, et Essama S., Burkina Faso : the Zaï Technique and Enhanced Agricultural Productivity, Indigenous Knowledge (IK) Notes, No. 80, Banque Mondiale Afrique, Washington, Mei 2005.

 

Quelques lectures supplémentaires:

 

L’essence de la Permaculture.(Introduction) : E-livre publié par D. Holmgren, Australie, 01 Décembre, 2002.

Fossés d’infiltration. (Anglais)  Soil and Water Conservation with a Focus on Water Harvesting and Soil Moisture Retention, Chapter 3 : Overview of water harvesting and soil retention approaches p.5-19.

Les noix de savon (Anglais). Soap nuts.

Riz, intensification :  How to help rice plants grow better and produce more : Teach yourself and others, Association Tefy Saina, Antananarivo, 2000.

Nine Meals from Anarchy. Courtesy Andrew Simms, New Economics Foundation, Schumacher Lecture 2008, London, 2008.

Towards Food Sovereignty : A Future without Hunger, Pimbert M., IIED, London, 2008 (Courtesy IIED London.)

The  quiet revolution : Push-Pull Technology and the African Farmer, Khan Z. et al, Gatsby Charitable Foundation, London, 2005.


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